Extrait de "Pénélope et les contes de fées"

Moi, quand je serai grande, je veux être écrivain, par contre je ne sais pas encore si je veux un mari.
Ils sont pénibles les garçons parfois. Ils ne pensent qu’à se bagarrer et à dire des sottises.
Je les observe dans la cour de récré vous savez ? Je les vois bien se moquer des filles et faire des blagues même pas drôles.
Ils veulent toujours prouver qu’ils sont les plus forts ! En plus ils prennent toujours toute la place dans la cour, alors que nous les filles, on reste souvent assises sur les bancs pour discuter, ou alors on va dans un coin pour jouer à la marelle ou à la corde à sauter.
Mais les garçons eux ! Ça court tout le temps, ça crie fort, et ça se bouscule et puis ils aiment bien nous provoquer en nous lançant des piques.
C’est énervant les garçons !

La dernière fois, ils ont voulus jouer au foot. Alors avec ma copine Suzie on est allées les voir et on a demandé si on pouvait jouer avec eux.
Ben cet idiot d’Olivier a crié : « C’est pas un sport pour les filles le foot, z’êtes trop nulles les gonzesses, vous allez nous gâcher la récré ! ».
Le lendemain, Suzie a dit à toutes les filles qu’on allait jouer au foot à dix heures parce qu’elle en avait marre qu’on se fasse piquer la cour tous les jours par les garçons.
Ben je peux vous dire qu’ils ont pas aimé. Y’a eu la bagarre !
Régis la terreur s’est mis à hurler : « Ça c’est de la violation de territoire ! C’est notre cour de récré pas la vôtre ! On est les chefs de la cour ! C’est nous qui décidons si vous avez le droit de l’utiliser ou pas ! » Quel naze ce Régis ! Il a moins rigolé quand je lui ai fait un croche-patte et qu’il a embrassé le sol.

J’aime bien ma copine Suzie, elle est un peu comme moi.
Je vais des fois jouer chez elle, et sa maman me garde souvent à manger. Je crois que sa maman attendait le prince charmant quand elle était petite parce que la dernière fois elle nous a dit :
- Et dire que je rêvais d’un prince charmant et voilà que le destin m’a collé ce fainéant de Jean-Claude ! Tu parles d’un prince charmant ! Toujours à traîner au billard avec ses potes pendant que je me coltine toute la vaisselle, le linge et les gamins ! Y’en a marre ! ».
Après elle a rajouté un gros mot, mais j’ai pas le droit de dire des gros mots alors je ne peux pas vous raconter.

Faudrait les prévenir les princesses que derrière les princes charmants qu’elles attendent, les garçons c’est pas toujours des vrais princes.
Chez ma copine Olivia c’est un peu pareil. Elles vivent juste toutes les deux et la maman d’Olivia est pas prête à laisser un homme entrer dans sa vie.
« Elle en a trop bavé » qu’elle dit Olivia quand elle parle de sa mère.
Elle m’a raconté un jour que son papa avait une autre princesse dans sa vie. En tout cas c’est comme ça qu’il appelait la dame à qui il envoyait tout le temps des messages avec son téléphone.

C’est pas drôle, n’empêche que ça me fait trop rire. J’imagine le prince de Blanche-Neige qui envoie des messages à Cendrillon et qu’ils se marient ensemble. Vous imaginez le souk dans les contes de fées ?
Blanche-Neige irait se bagarrer avec Cendrillon et les princes se battraient entre eux avec leur épée sur leur cheval.
C’est bizarre quand même, parce que dans les contes de fées, les papas sont toujours super gentils en général et les mamans méchantes, quand elle ne sont pas mortes.

Ce que j’aime bien moi dans les contes de fées, c’est les robes de princesses. Elles sont trop trop belles, par contre, ça a pas l’air pratique du tout.
Je me demande comment la belle au bois dormant faisait pour grimper aux arbres ou pour se rouler dans l’herbe.
Et puis les couronnes c’est pas marrant pour faire de la bicyclette ou pour jouer à l’élastique ! On risque de les perdre tout le temps. J’aurais bien aimé rencontrer les princesses des contes de fées pour leur demander à quoi elles jouaient.
Je pense qu’elles devaient souvent jouer à la poupée, vu qu’elles aiment bien les enfants ou alors à la dînette.
J’imagine pas du tout Cendrillon avec sa grande robe sur des rollers, c’est un coup à se tordre le cou ça.